Historique

La municipalité de Laforce fut fondée en 1937 à la suite du plan de colonisation Vautrin. Les familles qui s’y établissent viennent du Témiscamingue, de l’Abitibi, la Mauricie, Montréal, Québec, Gatineau, Joliette et de la Beauce. C’est ainsi qu’en 1938 débuta la colonisation de Laforce, en pleine crise économique, à la veille de la guerre 1939-1945, où la ville ne pouvait faire vivre de nombreuses familles en chômage.

La municipalité de Laforce est érigée le 1er janvier 1979, ce qui en fait la plus jeune municipalité rurale du Témiscamingue. Son nom réfère à Joseph-Ernest Laforce, sous-ministre de la colonisation de l’époque, qui a contribué à la création de la localité.

Par contre, ce territoire était habité depuis environ 7 000 ans par les algonquins. Ils sillonnaient les cours d’eau et parcouraient ce territoire vivant en nomade de chasse et de pêche, et vers la fin du 17e siècle, de fourrures, commercialisées au poste de traite de Fort Témiscamingue.

Avant 1938, en plus des algonquins, des coureurs des bois y passèrent et depuis le début du siècle, des missionnaires, des arpenteurs, des garde-forestiers et certains bûcherons.

L’ouverture de Laforce fut précédée par la construction du chemin reliant Moffet à Laforce. « Jamais sous aucune administration on avait préparé de la sorte, en pleine forêt, le système routier d’une paroisse. Ça ne s’était jamais fait auparavant, mais cela se fit à la demande expresse de Nil larivière au canton Devlin, au Témiscamingue; montrant par là au reste de la province un moyen pratique de commencer l’ouverture d’une paroisse ». (J.Ernest Laforce, sous-ministre de la colonisation, Bâtisseurs de Pays)

Le premier habitant à venir s’établir à Laforce fut Cyriaque Larouche qui y construira le « Magasin Devlin » qui est encore en opération aujourd’hui.

S’ensuit une époque de croissance, d’organisation et de développement. Des chemins sont ouvertes, des terres sont défrichées, des maisons et des granges sont bâties, des enfants naissent, des écoles de rangs sont ouvertes, une église, un presbytère, un dispensaire ainsi que des organisations paroissiales sont fondées. Laforce devient une vraie paroisse, pleine de vie, jeune et dynamique. La vie de cette époque est centrée sur l’agriculture, les chantiers l’hiver, le moulin à scie l’été, de grosses familles, la grand-messe du dimanche. C’est aussi l’époque des feux de forêts de 1944, 1948, 1950 et 1952 qui nous laisseront certes des bleuets et une forêt jeune.

Comme l’ensemble des campagnes dans le monde, après son boom Laforce connaît ensuite un exode rural avec les années de centralisation et d’industrialisation. Malgré cela, Laforce est toujours là, à résister pacifiquement de par son existence même et par sa ténacité, à la pression exercée par la centralisation. Elle continue d’être un havre de paix et une terre de possibilités pour celles et ceux qui s’y enracinent.

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